Désintégration française, le livre sur les rapports parfois houleux entre la France et sa propre Histoire par Dimitri Casali

Désintégration française, de Dimitri Casali dépeint une France malade de ne pas connaître et de ne pas transmettre son histoire.

Le livre de Dimitri Casali s’articule en quatre thèmes : l’identité nationale, l’Histoire dans l’éducation nationale, le passé colonial français et l’intégration et explique “pourquoi notre pays renie son Histoire et nos enfants perdent leurs repères”

“Une société en déclin ou irréformable ?”

Dimitri Casali fait le portrait d’une France dont l’identité nationale est de moins en moins forte, en raison d’une forme d’ignorance – feinte ou sincère – de notre Histoire par nos élites. Il présente l’amour de notre pays comme un remède à bien des maux et explique l’intérêt d’une identité française. Il présente “L’Histoire [comme] une source d’identité” utile pour retrouver cet amour national. Il avance également que le fait d’avoir une identité propre à son pays n’est pas incompatible avec la mondialisation, que presque tous les pays autour de nous ont “leur” identité et qu’il faut de préserver cette diversité des cultures pour ne pas sombrer dans un uniformisme mondial.

“L’éducation Nationale, un vaisseau sans boussole ni capitaine”

L’Historien tacle un système éducatif qu’il connaît bien et pointe du doigt ses lacunes. Les classements internationaux parlent en effet pour lui : la cinquième puissance économique mondiale se situe à la 25ème place du classement PISA : un camouflet pour la République qui ne date pas d’hier ! Selon Dimitri Casali, la réforme du collège de 2016 conduite par Najat Vallaud-Belkacem ne fait qu’aggraver les choses en créant une “médiocrité partagée” au lieu d’une méritocratie qui tirerait les élèves vers le haut. Il traite aussi la légèreté de certains passages capitaux à peine survolés par “des programmes à la fois surchargés et dépecés” menant à des aberrations : “En 3e, toute l’Allemagne Nazie [vue] en une heure !”

“Il n’appartient pas au législateur d’écrire l’Histoire”

Dimitri Casali pointe les modifications du programme de l’Histoire principalement sous les gouvernements de François Hollande pour davantage enseigner l’Histoire de civilisations étrangères “En 5e, la brillante civilisation musulmane [remplace le] siècle de Louis XIV”. Il dénonce l’instrumentalisation de l’Histoire, notamment sur la colonisation où le programme est centré sur la repentance et omet presque de préciser que la période de la colonisation a fait la grandeur de la France sur le plan diplomatique et économique au point de la propulser au rang de deuxième puissance au monde pendant plusieurs siècles.

“Le multiculturalisme renforce l’euroscepticisme”

Dans cette partie sur l’intégration, Dimitri Casali démonte la théorie multiculturaliste qui consiste à l’abandon d’une identité nationale au profit d’une reconnaissance de toutes les cultures dont le but ferait se sentir mieux intégrées les minorités et prône l’assimilation. Il explique que le multiculturalisme renforce le mal être des français lambda, ce qui génère des voix en faveur des courants politiques isolationnistes, notamment les partisans d’un “Frexit”. Il constate que les zones où l’identité nationale et le sentiment d’appartenance sont les plus faibles sont les banlieues et qu’elles sont “en état de pré-guerre civile”.

En conclusion, cet ouvrage rappelle l’importance de la connaissance de l’histoire sans laquelle on ne peut pas trouver un cap à son pays. Il nous fait comprendre qu’il faut “savoir d’où l’on vient pour choisir où l’on va” et qu’il ne faut pas uniquement apprendre des erreurs du passé mais aussi prendre des leçons des réussites du passé.

Un historien original

Dimitri Casali est un historien passionné de Napoléon caractérisé par ses talents musicaux dans le rock principalement et sa vision positive, authentique et sans tabou de l’Histoire Française.

Il est né le 23 février 1960 à Constantine, il grandit à Toulouse. Après le baccalauréat qu’il obtient en 1980, il devient chanteur et guitariste d’un groupe de rock baptisé Apple Pie en référence aux Beatles puis étudie une maîtrise d’histoire à l’université Paris-Sorbonne. Il commence professeur d’histoire-géographie en zone d’éducation prioritaire et décide de mettre à profit son savoir faire musical dans un projet pédagogique et crée le concept « Historock », des compositions « pop-rock-rap » qui dépeignent « les grandes figures du passé ». Il connaît par la suite d’importants succès en librairie avec ses ouvrages éducatifs. Il multiplie les publications, d’abord pour les classes de l’école élémentaire comme Les Univers (2006), qui place l’analyse des documents et des images au centre des apprentissages, et qui est plébiscitée par les instituteurs. Il publie également des livres destinés à un lectorat adulte, dont Napoléon par les peintres, un ouvrage qui s’écoule à plus de 40 000 exemplaires. Dimitri Casali critique les récentes réformes scolaires comme en 2010, où il prend publiquement position contre les nouveaux programmes d’Histoire – Géographie au collège, auxquels il reproche de « zapper » toute une partie de l’histoire. En 2016, avec le concours de la Fondation Aristote, il publie aux Éditions La Martinière le Nouveau Manuel d’Histoire, Cycle 4 (5e-4e-3e). Le livre a été réalisé avec le concours d’une équipe de dix professeurs certifiés et agrégés d’Histoire et préfacé par Jean-Pierre Chevènement. C’est en 2016 également que paraît Désintégration française…

Désintégration Française – Dimitri Casali – JCLattès, 19€ – ISBN: 978-2-7096-4859-2

 

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